9 Mayıs 2020 Cumartesi

Les fleurs de la fatalité ou Les esquisses du sens




Dans la mythologie grecque, Écho (du grec χώ, "bruit répercuté", "rumeur qui se répand") était une oréade, une nymphe des montagnes, qui vivait sur le mont Cithèron. Pour avoir aidé Zeus à tromper la jalousie d'Hera sa femme, elle encourut la colère de celle-ci et fut condamnée à ne plus pouvoir parler, sauf pour répéter les derniers mots qu'elle avait entendus. Tombée amoureuse de Narcisse et incapable de lui faire part de ses sentiments, elle mourut de chagrin. Le mythe, connu principalement dans l'Antiquité par la version du poète latin Ovide, donne lieu à une postérité abondante aux époques ultérieures.
Écho ne ressent pas de colère, au contraire elle aime encore plus le beau Narcisse. Elle continue à le suivre de loin, sans se montrer. Elle l'observe tandis qu'il se penche sur l'eau immobile, fasciné par la perfection de ses propres traits. Et quand, après s'être contemplé une dernière fois, il meurt en disant : « ô merveilleux jeune homme, je t'ai aimé en vain, adieu ! », elle répète après lui « Adieu ! ». Une fois Narcisse mort, consumé par un amour impossible, Écho le veille en pleurant.
Bientôt Écho est prise à son tour d'une langueur fatale. Sa beauté se fane, sa peau se dessèche et ses os se changent en cendres. Aujourd'hui, sa voix est tout ce qu'il reste de la pauvre nymphe Écho.
Surveiller, le surveiller pendant les heures infinies. Les saisons passent, les feuilles sont aux couleurs marronnes, quelque fois comme un jade, tout vert. Peu important pour moi, moi, moi qui n’ai pas sa voix.
Je me rappelle tout : j’accompagnais les lyres et je chantais, je dansais joyeusement. Ma voix embaumait l’air avec le vin moelleux. Ils m’adoraient l’harmonie de ma voix « Chante, Écho, chante encore ! Ta voix vient à nos oreilles comme une goutte dissoute en miel doré qui tombe du soleil ! ».
Si seulement j’avais utilisé ma voix pour chanter, j'aurais pu me tirer d'affaire. Mais le don de dieu m'a été enlevé par un autre dieu. Et maintenant, je ne suis qu’une image obscure, une silhouette de Narcissos jadis bien aimé, une chair muette qui a deux oreilles jalouses.
« Parle Narcissos, parle de moi un peu ! Je voudrais à trouver moi-même par tes mots, tes paroles peuvent m’aider à atteindre à mon existence si je les répète ! Car ils sont de moi, et que j’en sois fait d’eux. »
Écouter, le répéter pendant les heures infinies. Il a regardé sa réflexion, il a parlé de lui-même, il s’est parlé à lui-même. Les saisons passent, le soleil nous échauffe, quelque fois il nous brule. Nous sommes condamnés, nous sommes enchainés aux imitations : je ne suis qu'un écho, l’écho de sa voix et lui, il est le reflet de lui-même.


« Socrate se coucha sur le dos, comme l'homme le lui avait recommandé. Celui qui lui avait donné le poison, le tâtant de la main, examinait de temps à autre ses pieds et ses jambes ; ensuite, lui ayant fortement pincé le pied, il lui demanda s'il sentait quelque chose. Socrate répondit que non. Il lui pinça ensuite le bas des jambes et, portant les mains plus haut, il nous faisait voir ainsi que le corps se glaçait et se raidissait. En le touchant encore, il déclara que quand le froid aurait gagné le torse, Socrate s'en irait. Déjà la région du bas-ventre était à peu près refroidie lorsque, levant son voile, car il s'était voilé la tête, Socrate dit, et ce fut sa dernière parole : « Criton, nous devons un coq à Asclepios ; payez-le, ne l'oubliez pas. — Oui, ce sera fait, dit Criton, mais vois si tu as quelque autre chose à nous dire. » À cette question il ne répondit plus ; mais quelques instants après il eut un sursaut. L'homme le découvrit : il avait les yeux fixes. En voyant cela, Criton lui ferma la bouche et les yeux. »



J’avais savouré les meilleurs gouts pendant ma vie ; j’ai siroté de manière assoiffée du vin celui qui vague en moi et m’entoure, et les festins interminables  nous nous sommes ingurgités tout. Ce n’était pas tout, j’ai gouté d’autres choses que la nourriture et la boisson, et mon appétit était le même. Mais j’étais  quand il est mort. Je voyais comment sa bouche a ouvert sans geindre, comment il a avalé la Mort. « Le temps nous dévoue tous. », une phrase j’ai su toujours sans comprendre, m’a frappé brusquement. La Mort était partout, la Mort était dans sa bouche…
Quel est son gout ? Chers amis, ne personne vivant peut partager ce savoir avec nous. Comment on peut décrire la mort qui vague dans les veines ? Comment se sent-on, quand on fusionne avec lui et notre propre corps est devenu le sien ? c’est peut-être que la mort liquide est fatale ; un vivant ne peut pas vivre s’il accepte que la mort se matérialise dans sa chair.
Mon gout me quitte. Depuis ce jour, je vis avec la mort, je mange ma crainte, je regorge mon être au sol. La mort était toujours en présence et, mon maitre, vous avez raison comme l’habitude…

Gizem Aktaşlı

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